La vie n'est pas une chose facile, mais ça, cela ne fait pas si longtemps que je le sais. Petite, je n'avais en aucun cas conscience de la difficulté dans laquelle se trouvait ma famille. Aucune. Et puis, en grandissant, j'ai commencé à comprendre. Que la vie n'était facile pour personne et en premier lieu, pour ma famille.
Avant ma naissance, mes parents avaient déjà quelques difficultés pour vivre correctement. Ils devaient survivre avec un seul salaire et cela était parfois dur mais ils y arrivaient. Ma mère n'avait jamais rien fait de concret dans sa vie. Elle ne possèdait aucun diplôme en poche et donc, pas de travail. Elle eût le coup de foudre pour mon père, se maria avec lui et depuis, elle n'avait jamais rien fait. Si ce n'était de commencer à boire, beaucoup. Elle était devenue alcoolique et mon père voulait qu'elle arrête par tous les moyens possibles mais elle continua et ce dernier arrêta de vouloir l'aider et depuis, c'était de pire en pire. Mon père, lui, se réfugia dans le travail. Enfin, se réfugier est un bien grand mot. Disons qu'il y était obligé pour que nous puissions vivre correctement. Il travaillait énormément, passant plus de temps à son travail qu'au domicile, même. Dès qu'il le pouvait, il faisait des heures supplémentaires. Pour nous. Ma mère, ma petite-sœur et moi-même.
Je suis née en plein cœur de Londres, la capitale anglaise. Ma naissance n'arrangea en rien la situation de mes parents bien qu'ils étaient heureux d'avoir un enfant. Bien sûr, pour ma mère, on pouvait en douter. Jamais elle ne s'était occupée de moi, petite. Elle préférait boire, encore et encore. Quant à mon père, lui, il restait tout le temps présent au travail, pour que nous ayons de quoi vivre.
A peine née, ma mère retomba enceinte et neuf mois plus tard, j'eus une sœur. Nous n'avions environ qu'un an de différence ce qui était peu. Dès notre plus jeune âge, nous étions drôlement complice, nous faisions pas mal de choses ensemble et cela est toujours vrai aujourd'hui.
Bien que notre père était souvent absent, c'était avec lui que nous étions les plus proches. Il s'occupait plus de nous que ne l'avait fait notre mère qui était, pourtant, tout le temps à la maison. Notre père nous appelait ses « petites princesses ». Nous étions tout pour lui, à vrai dire. Plus rien d'autre ne comptait -ou presque- à part que nous ne soyons heureuse. C'est d'ailleurs ce qu'il s'est passé l'année de mes sept/huit ans. N'ayant aucune conscience de la difficulté financière dans laquelle ma famille se trouvait, je lui avais demandé des cours de piano, moi qui rêvait de jouer de cet instrument. Ne pouvant rien me refuser, il avait péniblement accepté. C'est donc à partir de cette année là que j'ai commencé le piano et c'est aussi cette année là que j'ai un garçon, Noah. Nous étions comme inséparables, comme des meilleurs amis ou des frères et sœurs. Seulement, d'un jour à l'autre, je ne l'ai plus jamais revu. Etant jeune encore, je n'ai jamais compris pourquoi. Et quand je demandais à mon père la raison, il se défilait, ne sachant pas quoi me dire. Pendant plusieurs mois, j'ai essayé de connaître la raison et puis, un jour, j'ai arrêté. Je savais que je n'en saurais jamais rien, alors à quoi cela servait de continuer ?
Quelques mois plus tard, mon père fut promu. A partir de ce moment, tout changea. Absolument tout ! Premièrement, il a fallut que nous quittions Londres pour Las Vegas et bien que j'affectionnais Londres, je n'ai pas résisté longtemps au charme de Las Vegas. De plus, mon père ayant été promu, il gagna plus d'argent chaque mois et notre vie devint meilleure. Nous avions déjà moins de soucis au niveau argent malgré que mon père travaillait toujours autant et que ma mère était toujours alcoolique.
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En grandissant, j'ai changé. J'ai tout d'abord compris que la vie était dure et qu'il ne fallait pas croire aux miracles. Autrefois capricieuse, je ne lui suis plus à présent. Je sais aussi, que pour avancer dans la vie, il faut des projets. Des projets, j'en mets en place. C'est dans ma nature puisque je suis une grande ambitieuse. Actuellement, je poursuis mes études de droit. J'espère en arriver au bout. Je ne demande que cela pour l'instant.
De même, pas si longtemps que cela, après mon arrivée à Las Vegas, j'ai retrouvé Noah. Malgré le temps, nous ne nous étions jamais oubliés. Notre relation est restée la même. Nous sommes toujours aussi proches, tel des frères et sœurs et toujours là pour s'aider. En parlant de frères et sœurs, je suis toujours aussi proche de ma petite sœur, bien que, depuis quelques temps, on a plutôt tendance à s'éloigner. Elle est jeune, elle fait de nouvelles rencontres, c'est pour cela que je ne me m'inquiète pas plus que cela. De toute façon, elle sait très bien que je serais toujours là pour elle si jamais elle avait un problème.